Il y a deux mois de cela, le cirque dans lequel elle travaillait prit feu. Accident ? Attentat par un cirque rival ? Nul n'en sait trop rien. Or ce soir-là, elle avait pris une semaine de congé, harassée par son travail. Et elle était la seule de son groupe d'amis a n'avoir pas souffert. Pourtant, les jours passants, Illiana s'enfermait chez elle, refusant de voir sa famille ou ses autres amis. Simplement consternée par la mort de ses proches et la perte de son travail. Une semaine après l'accident, elle entra dans une dépression profonde, ne sortant plus, devenant anorexique, ne côtoyant plus personne. Elle semblait happée dans une spirale infernale. Jusqu'à ce qu'en se réveillant un matin, elle se retrouve allongée sur la pelouse humide des Cosses. Elle frotte ses yeux, regarde autour d'elle, ne comprenant pas ce qui lui arrive. Pourtant, la chose est claire : elle qui allait mourir de désespoir et de solitude, une nouvelle vie lui est offerte, et déjà ses souvenirs s'estompent et son sourire revient. À condition bien sûr qu'elle se fasse à ce nouvel environnement.

Vous croyez que les meurtres par le poison dans les riches familles n'existaient plus que dans les romans policiers d'Agatha Christie ? Vous vous fourriez le doigt dans l'oeil. Coleen a été la malheureuse victime d'un empoisonnement par sa tante, la soeur de son père, qui ne supportait plus les minauderies et les caprices de l'héritière Thornton. D'autant que Coleen étant la seule enfant du couple, si elle disparaissait ce serait son fils à elle qui hériterait. La tante l'emmena donc au restaurant, glissa du poison dans son verre et s'enfuit. Elle ne sut jamais qu'au moment de tremper ses lèvres dans le vin, Coleen allait se retrouver propulsée en pleine Zone Urbaine des Hémérides, dans un monde étrange et farfelu auquel elle ne comprenait rien. Pauvre anglaise, atterrie dans un univers dont elle n'est pas familière, où ses caprices risquent de ne plus fonctionner du tout. Stupéfaction, orgueil et crainte se disputent dans son cœur. Et elle n'a encore rien vu, car oui, c'est ainsi : personne ici n'est prêt à respecter son statut social ou ses manières de privilégiée.

C'aurait pourtant été une belle mort. Une énième expérience aurait du l'envoyer au paradis. Extrêmement intelligent, le jeune homme avait fait sa thèse de chimie à 17 ans et dix ans plus tard, il travaillait sur une expérience extrêmement pointue, liée à la question de la téléportation. On ne saura jamais si c'était une erreur de sa part ou de la part de l'ingénieur qui l'aidait à construire ses machines, mais alors qu'il mettait sa dernière invention en marche, notre savant étonnant n'eut que le temps de voir sa laboratoire partir en fumée avant de partir lui-même vers un inconnu. Il se retrouve allongé à l'orée de ce qui semble être une grande ville : la zone urbaine des Hémérides. Tout ce qu'il croyait absolument certain, tout ce monde qu'il connaissait sur le bout des doigts vient de s'évanouir. Ce qu'il y a autour de lui l'intrigue et le passionne. La science n'a en fait rien vu rien expliqué ! Il époussette ses vêtements, tente de reprendre ses esprits, essaie tant bien que mal de comprendre les explications de ceux qui arrivent. Une fille lui fait un clin d'oeil, il sourit mais il n'a pas changé : la seule chose qui va l'intéresser dans ce nouveau monde sont toutes les nouveautés à découvrir et à créer.

Ca n'allait pas spécialement fort, ces derniers temps, son fiancé prenant des distances en réalisant qu'il allait bientôt devenir père de famille. Taïna était enceinte, et vivait encore seule, lui se refusant à la rejoindre et à assumer ses responsabilités. Ce jour-là, elle voulut allumer son poêle à charbon avec du white-spirit. Et alors que quelques gouttes hautement inflammables tombaient sur ses habits, elle fut soudain comme projetée dans le vide, et se retrouva sur une plage idyllique. N'en croyant pas ses yeux, touchant son ventre pour s'assurer qu'elle n'avait rien, Taïna craignait que le destin ne lui réserve bien pire que ce qui l'attendait quelque minutes auparavant. Il n'en était rien. Car alors qu'elle était là, allongée dans le sable des Hémérides, beaucoup arrivèrent et avisèrent son ventre rond. Un futur bébé ? Le premier bébé né dans les Hémérides ? Quelle agitation soudain autour de Taïna, qui ne sera plus jamais rejetée, ni pour son bébé, ni pour sa pauvreté, ni pour sa couleur de peau. Au contraire, il semblerait qu'elle soit promise à devenir une mascotte à part entière de notre monde. Mais qu'elle s'accroche : il n'y a malheureusement pas encore d'hôpital dans le coin.

Le jour où il apprit qu'il ne pourrait plus devenir psychologue, tout ça parce qu'il s'était fait prendre à piquer des affaires dont il n'avait pas besoin, Benjamin pensa à se suicider. Il n'en avait pas les moyens en prison, et n'en trouverait sûrement jamais la force. Seulement, être psychologue était le rêve de toute sa vie. Il était fait pour ça. Nul mieux que lui ne connaissait la nature humaine, nul n'avait autant brillé en philosophie et en sociologie. Certes, il n'était pas l'homme le plus serviable du monde. Mais à défaut de réellement aider ses clients, il aurait au moins pu permettre de leur faire prendre conscience de plusieurs choses. Les semaines passèrent, et Benjamin dépérissait, refusant de manger quoi que ce soit, ce qui était absolument contraire à toutes ses habitudes. Il fut relâché pour bonne conduite, et le jour où il sortit de prison, il se retrouva ailleurs. À peine avait-il fait deux pas dans la rue qu'il était dans une ville dont il ne se souvenait pas. Et pour cause : Benjamin vient de rejoindre les Hémérides, sa seule chance de survie. Ici, il ne compte informer personne de ses manies kleptomanes, bien décidé à ouvrir un cabinet, même s'il doit le faire en pleine Papou Asie. En espérant que son petit secret ne soit pas découvert...

Il y a des morts atroces, et parmi elles la noyade. Oui, c'est comme ça qu'Alma a bien failli mourir. Elle s'était octroyée une pause, loin de la boulangerie tenue par son mari. Loin de son mari aussi d'ailleurs, car Alma se demandait, au bout de vingt-six ans, si elle était vraiment faite pour les hommes. Elle ne savait. Pleine période de doute, donc. Partie avec toute sa famille en Sicile, profiter de l'air chaud et des plages agréables. Certes, elle ne savait pas nager, mais elle était passée maître dans l'art du beach volley et du bronzage, donc ce n'était pas bien grave. Pourtant, un soir qu'elle était toute seule sur la plage, elle se décida à mettre les pieds dans l'eau et à tenter d'avancer. Tout se passa très vite, elle perdit pied, des légers courants suffirent à la déstabiliser, et personne ne remarqua à temps son affolement. Alors qu'elle sentait son corps s'abandonner dans la mer, elle toucha le fond. Et elle était dehors, à l'air libre, en plein milieu d'un champ. Avait-elle des hallucinations ? Avait-elle débarqué au paradis ? Elle y croit un peu, car la famille d'Alma était très catholique. Mais il semblerait que non : il semblerait que le destin lui ait réservé une sorte de deuxième vie, loin de cette boulangerie et de ce mari qui auraient fini par l'agacer un jour.

Il les traitait tous de vils cloportes lâches, il ne pensait pas que ses héritiers irait jusqu'à le tuer pour s'emparer de sa fortune. Oui, Oliver avait décidé de ne pas laisser un pécule à ses frères et soeurs, à ses neveux ou nièces, lui-même n'ayant jamais eu d'enfants, trop féru d'amourettes badines. Seulement voilà : son médicament du soir fut un jour bien trop chargé en somnifères. En fait, il ne le sut jamais. Tout ce qu'il réalisa, c'est qu'au lieu de s'endormir posément comme chaque, son corps se retrouva soudain projeté... sur ce qui aurait du être le mur de sa luxueuse suite à l'hôtel et qui se retrouvait être un arbre. Quelque chose comme un baobab non loin d'une plage. Quelques personnes accourent vers lui, il n'en croit pas ses yeux : ici, il n'est rien ni personne, à moins qu'il ne rencontre quelques anciens américains à qui le célèbre nom Ford dise quelque chose. Il n'était pas Clinton mais tout de même ! Toutefois, son esprit de magicien s'éveille dans cette nouvelle contrée. Ici, il pourra exercer son talent sans sourciller. Et il faut dire qu'après des années à discuter avec son banquier, Oliver sait comment vite se remplir les poches d'hemmies, cela ne fait pas un doute.

Une prise d'otage qui aurait pu être plus calme si jamais Tamy ne s'était pas interposée. Un vieux fou armé jusqu'aux dents en avait après son amie. Le vieux d'un côté, l'amie de l'autre. Un pistolet, une balle. Celle que Tamy aurait du prendre dans le ventre. Mais au lieu de ça, son corps fut aspiré et elle se retrouva... Au milieu de nulle part, enfin si d'un pré. Tamy venait d'intégrer la zone champêtre des Hémérides. Croyant dès le départ à une grosse hallucination due au stress, la jeune serveuse se pinçait plusieurs fois afin de savoir si elle ne rêvait pas. Eh non. Tamy rencontra un homme qui indiqua qu'ici, tout était différent. Peut-être que les rêves les plus fous de la jeune femme allaient se réaliser finalement. C'est en voyant un enfant courir dans les prairies, que la jolie brune se le confirma : ici, ce n'est pas comme là-bas. Ici, c'est complètement différent.