Racontez l'arrivée de votre personnage aux Hémérides

Suspendue au dessus du vide, mes pieds se mouvant avec difficulté sur une corde tendue, je tremble. Mes muscles sont crispés, mon souffle est court et mon cerveau embrumé. À chaque nouveau pas, j'ai peur de tomber. Mais je n'ai pas le droit à l'erreur : les spectateurs sont là, ils me scrutent, m'observent, retiennent leur respiration à chaque hésitation, sourient, soupirent. Les enfants sont ceux qui me touchent le plus : ils me fixent, des étoiles plein les yeux. Pour eux, je suis la fée Clochette, capable de m'envoler au moindre claquement de doigt. Les lumières m'aveuglent, ce soir. Et j'ai affreusement chaud. J'ai déjà parcouru la moitié de la distance me séparant de la plateforme en bois, où je pourrais enfin respirer à nouveau. J'ai l'impression que je n'y arriverais jamais. Je ralentis, encore. En bas, tout en bas, je devine le regard de mon père : il sait que quelque chose ne va pas. Il doit le sentir dans ma manière de me mouvoir. Je suis sûre qu'il a encore plus peur que moi.
Pourtant, d'habitude, tout se passe bien. Je ne dis pas ça pour me vanter. En temps normal, j'y arrive presque sans hésitation : je danse presque sur le fil tendu, mes gestes semblent félins et gracieux. C'est comme une seconde nature pour moi. Si je le pouvais, je ne ferais que ça : voler, suspendue dans les airs, libre et hors de portée. Pareille à un oiseau, ou presque. Un battement de bras et hop, je quitte la terre ferme.

Ce soir, je me sens affreusement lourde. Je crois que c'est à cause de l'autre idiot, Clyde. Tout à l'heure, il m'a fait fumé. Je crois que c'était une cigarette, en vrai, je sais pas. Ça m'a pris à la gorge, j'ai failli vomir en aspirant cette fumée âcre. Pourtant, j'l'ai fumé jusqu'à la fin, parce qu'il me regardait avec de gros yeux. Il me testait. Je sais que j'aurais pas du. Je sais que je ne suis qu'une idiote. Mais je l'aime bien Clyde, je voulais pas qu'il me prenne pour une gamine. Je suis une grande fille. Une grande fille sur le point de tomber dans le vide. Mes jambes tremblent. Je ferme les yeux. Les bruissements dans le public me paraissent lointain. Mon genou flanche, je me sens tomber. Et puis je vole. Pendant de longues minutes, je vole. C'est plutôt agréable, comme sensation. Vous savez le pire dans tout ça ? Vous vous en doutez, j'en suis certaine. Le clou du spectacle, ce soir, c'était l'absence de filet. Oui. Le seul jour où je tombe, il n'y a rien pour me sauver la vie. La chute semble durer une éternité. J'ai peur d'ouvrir les yeux alors je les serre, encore plus fort. Le sol est de plus en plus près. Je le sais. Je le sens. Et puis. Plus rien. Silence absolu.

Quand j'ouvre les yeux à nouveau, un vent frais caresse mon visage. C'est comme si j'avais dormi une vie entière – ou deux. Je reste allongée, sur le sol, une dizaine de minutes, sans rien faire. Je n'ai mal nul part. Mon cœur bat à un rythme qui me semble... Normal. Je respire, aussi. Autant d'indices qui me prouvent que je ne suis ni morte, ni mourante. Prestement, je m'assois, en tailleur. Deux ou trois personnes m'observent. Je souris. Je ne suis pas morte. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Debout, à présent, je sautille, je fais des arabesques. C'est bien moi, c'est bien mon corps : toujours aussi agile, toujours aussi souple. Un sourire immense est gravé sur mon visage. Ce lieu, cet endroit que je n'avais jamais vu auparavant me semble plein de promesses. Bienvenue aux Hémérides. Les... Les quoi ? Jamais entendu parler. Peut-être qu'ils parlent de cet endroit, dans tous les livres que je n'ai jamais lu. Peut-être que tout le monde sait ça, que se retrouver... ici est tout à fait normal, dans l'ordre des choses. J'en sais rien. Pourtant, je m'y sens déjà bien ici. C'est comme une deuxième chance, j'en suis consciente. Et j'veux pas la laisser tomber, pas celle-ci.

Répondez uniquement aux questions qui vous chantent

Vous préférez...
les couleurs les sons les choses à toucher les choses à goûter
Être au coeur des Hémérides vous..
rend euphorique amuse embête ennuie au plus haut point
La musique c'est...
la vie sympathique parfois agréable un passe-temps inutile haïssable
Le cinéma c'est...
la vie sympathique parfois agréable un passe-temps inutile haïssable
La littérature c'est...
la vie sympathique parfois agréable un passe-temps inutile haïssable
Le sexe c'est...
la vie très sympathique agréable quand c'est bien fait un passe-temps inutile haïssable un moyen de manipulation la grande inconnue
Un ordinateur ça sert à ...
travailler jouer échanger avec d'autres passer le temps geeker
La télévision c'est...
un bien nécessaire un mal nécessaire inutile amusant dangereux
La viande est interdite aux Hémérides. Vous...
le respectez avec plaisir le respecter contre votre gré tentez d'accéder le plus discrètement possible à de la viande bravez la loi et mangez ce que vous voulez.

Répondez toujours aux questions qui vous chantent

Quelle est votre madeleine de Proust, soit l'objet qui vous évoque de nostalgiques souvenirs ? c'est un bout de ruban bleu que j'ai, accroché au poignet. pas grand-chose, presque rien en somme. mais pour moi, il représente beaucoup : ma mère me l'a offert le soir de ma toute première représentation.
Quel serait votre Épouvantard si vous viviez à Poudlard, quelle est en fait votre plus grande peur ? les cigarettes, les joints, l'alcool et tout le tralala. je sais que je suis 'morte' à cause de ça. à cause d'un stupide joint offert par un idiot. jamais plus je n'y toucherais. jamais, jamais, jamais au grand jamais. je ne veux pas gâcher cette seconde chance.
Et votre plus grand désir, quel est-il ? je veux vivre, rien de plus. j'ai dix-neuf ans, je ne demande que ça. m'amuser, sourire, découvrir, aimer, danser, rire à m'en faire éclater les poumons. vous voyez le topo ?
Quelle situation possible présentement vous apporte le plus de bonheur ? marcher sur la plage, écouter le ressac et ressasser mes souvenirs. c'est un bonheur nostalgique. un apaisement, aussi. je me sens en phase avec moi-même. grâce à cette deuxième chance, je ne compte rien rater de la vie et de tous les bonheurs qu'elle offre.
Que vouliez-vous faire quand vous étiez plus petit ? journaliste ou maîtresse d'école. écrivain, aussi. mais voyez-vous, je n'ai jamais appris à lire, ni à écrire. alors ces rêves là, ils sont un peu passé à la trappe. j'ai fais une croix dessus, oui.
Où et comment vous voyez-vous dans vingt ans ? je n'ai pas pour habitude de me projeter dans le futur.
Qu'est-ce qui vous révoltait le plus sur Terre ? les enfant malheureux. c'est surtout pour eux que je me suspendais dans les airs chaque soir. pour leur sourire et les étoiles dans leurs yeux. j'imagine les battements de leur cœur et les histoires qu'ils raconteront à leurs amis. moi, une fois, j'ai vue une fée. oui, une vraie de vraie.
Quel était, sur Terre, votre point de vue en ce qui concerne la politique ? ça ne m'intéressait pas, simplement.
Que vous l'ayez ou non rencontré, que pensez-vous de l'amour ? c'est un but comme un autre, un rêve comme un autre, une rencontre hors du commun. je crois au coup de foudre et à l'amour passionnel. c'est le seul amour qui mérite d'être vécu à mes yeux. celui qui t'emporte de l'autre côté d'la terre, celui qui embrase ton cœur et t'fous de l’électricité partout dans le corps. enfin, j'espère que c'est comme ça. je l'imagine. j'ai jamais vécu tout ça.
Qu'emporteriez vous sur une île déserte (disons trois choses au grand maximum) ? je dirais... un couteau. même si, à l'évidence, je serais incapable d'en faire quoique ce soit. peut-être que ça me rassurera, c'est déjà ça. ensuite ? un livre. même si je ne sais pas lire, je trouve que c'est un objet sublime. j'essaierais d'imaginer l'histoire qu'il contient, je suppose que ça passera le temps. enfin ? un gros, gros pull. pour les soirées fraîches. oui, je suis une vraie frileuse.
Comment définiriez-vous votre rapport aux autres ? j'ai du mal, vraiment. je suis la timidité même. et j'ai toujours peur que les autres me prennent pour une idiote, une gamine, une fille inutile et ingénue. alors j'essaie de faire de mon mieux. j'en fais souvent trop. ça fait peur aux gens, vraiment. ils me fuient.
Que pensez-vous de l'amitié ? votre réponse ici
Souhaiteriez-vous être extrêmement riche ? votre réponse ici
Où et comment auriez-vous aimé mourir ? votre réponse ici
Pour quel objet seriez-vous prêt à risquer la prison ou même votre vie ? votre réponse ici
Aimiez-vous aller en cours, et plus globalement les études que vous avez faites ? votre réponse ici
Que pensez-vous de la famille ? votre réponse ici
Que pensez-vous de la ville où vous avez passé le plus clair de votre temps ? votre réponse ici
Diriez-vous que vous étiez heureux sur Terre ? votre réponse ici